- Présentation générale du contenu:
Ce tome couvre mes troisième et quatrième années en France, principalement à Bordeaux, où j’ai suivi les cours d’ingénieur en première et deuxième année à l’École Nationale Supérieure de Chimie, de Biologie et de Physique (ENSCPB). Cette période fut une phase de transitions et d’instabilité significatives dans ma vie. J’ai quitté l’environnement international de la classe préparatoire de Rennes pour vivre et étudier en tant qu’étranger dans une ville aux fortes traditions françaises. Ma promotion était majoritairement composée d’étudiants locaux, et j’ai pourtant été élu délégué de la promotion. Ce fut également une période où j’ai approfondi ma compréhension de la France, devenant peut-être même plus sensible à sa culture que certains Français eux-mêmes. Ce tome explore aux lecteurs chinois l’atmosphère authentique des universités françaises et de la vie étudiante. C’est aussi un moment clé de réformes éducatives, la naissance de l’Institut Polytechnique de Bordeaux marquant le début des fusions universitaires en France, ainsi que l’évolution des perspectives pour les jeunes étudiants dans le pays.
- Couleur thématique et origine du nom
La couleur thématique de ce tome est le vert. À l’image d’une jungle luxuriante, ce vert symbolise l’inconnu, la perte de repères, le danger latent — mais aussi une vitalité brute, un élan de croissance libre et sauvage. On y ressent une énergie instinctive, parfois incontrôlable, propre aux grandes transitions de la jeunesse.Son nom, la Jungle, est directement inspiré du passage suivant, extrait du chapitre 1, intitulé Weekend d’intégration à l’école de chimie de Bordeaux:
De nombreuses années plus tard, en me remémorant ma troisième année en France, une image surgit immédiatement dans mon esprit : une mer d’un vert profond, dense comme une forêt tropicale, luxuriante et vibrante. Ce vert éclatant, omniprésent, incarnait une force vitale brute, sauvage et débordante, libre et indomptable, semblable à une vaste savane luttant pour jaillir de la terre. Peu importaient les tempêtes et les pluies torrentielles, ce vert ne perdait jamais sa résilience et son courage.
Durant les premières semaines à Bordeaux, tout ce que je voyais était du vert. Mais ce vert ne m’évoquait pas la vitalité ou la fraîcheur. Il m’évoquait plutôt la monotonie, la sauvagerie et la désolation. Les couloirs et les murs des chambres de la résidence étaient grossièrement peints en vert. À l’extérieur, le sol autour de la résidence était terne, monotone et délabré. Des herbes folles surgissaient de toutes les fissures dans l’asphalte endommagé. Dans les coins du bâtiment, le long des bordures de trottoir ou à travers les craquelures du bitume, la terre semblait vouloir exploser sous une force sauvage, poussant à travers le sol. Cette puissance brute de la nature, à la fois imprévisible et terrifiante, me rappelait souvent les dernières pages de Cent ans de solitude de Gabriel García Márquez, où Macondo était englouti par une nature féroce, balayant toutes traces de civilisation pour ne laisser que le désert.
-Ce passage est extrait du tome 2, chapitre 1, intitulé Weekend d’intégration à l’école de chimie de Bordeaux