Cristina

Le soleil levant sur Mont Blanc-Résumé des épisodes précédents

Ce récit propose de découvrir la richesse de la société française à travers une histoire structurée qui relie les multiples facettes de sa culture, de sa gastronomie et de ses traditions. Pour donner une cohérence narrative à ces éléments souvent dispersés, l’histoire suit un fil conducteur centré sur un ensemble de rumeurs complexes liées à un épisode de mes années de classes préparatoires, et sur les conséquences de ces rumeurs dans mes relations avec une camarade de classe et auprès de notre entourage. Ces mystérieuses rumeurs se sont propagées parmi les étudiants des vingt écoles d’ingénieurs chimistes en France, et ont créé un climat d’incertitude autour de moi, compliquant mes débuts dans le monde professionnel.

Pour comprendre pleinement l’origine de ces rumeurs, j’ai parcouru la France, conversant avec des personnes de tous âges, de toutes professions et de toutes nationalités, discutant avec elles de sujets philosophiques tels que la vie, l’épanouissement personnel, la responsabilité et l’intégration culturelle. Les lecteurs chinois peuvent ainsi, à travers mon regard, découvrir une société française empreinte d’humanisme, complexe et vaste, faisant de ce fil un choix idéal pour structurer une œuvre de grande ampleur.

Les rumeurs ont commencé peu après ma rencontre avec Cristina en classes préparatoires à l’École de Chimie de Rennes il y a sept ans, mais elles ne se sont pas éteintes lorsque nous sommes partis étudier dans différentes villes pour notre cycle d’ingénieur il y a cinq ans ; au contraire, elles se sont intensifiées.

Avec la fin des études et l’urgence de trouver un emploi, des coïncidences de plus en plus étranges sont apparues entre Cristina et moi, bien que nous ayons été séparés depuis longtemps. Et ma situation, déjà fragilisée par ces rumeurs, est devenue plus délicate. Chaque rencontre fortuite avec Cristina ravivait de nouvelles rumeurs qui compliquaient mon image auprès de certains. Plusieurs de mes entretiens d’embauche ont échoué à cause de ces histoires. L’ensemble du réseau professionnel semblait saturé de malentendus.

Seul un bon ami, Alex, pouvait voir l’illogisme de ces rumeurs et comprendre que j’étais accusé à tort pour des choses que je n’avais jamais faites. Il croyait en mon innocence. Par ailleurs, Alex avait gardé de bonnes relations avec les anciens camarades de classe préparatoire. De plus, il partageait une culture proche de celle de Cristina et avait toute sa confiance. Depuis l’étranger, il m’appelait pour m’encourager, pour me soutenir. Mais il m’affirmait qu’après l’obtention de son diplôme d’ingénieur, il n’était plus en contact avec ces anciens camarades, ni avec Cristina.

Alex tentait de me faire comprendre qu’à cause de différences culturelles, si Cristina avait cru que j’éprouvais un attachement pour elle, alors toute interaction future avec quelqu’un en lien avec sa vie ou sa carrière pouvait être perçue comme intrusive et provoquer chez elle une réaction très défensive, par peur.

Et en France, tous les ingénieurs chimistes font partie d’un immense réseau d’alumni ; il était donc inévitable de rencontrer des personnes potentiellement liées à Cristina sur le plan professionnel. Mes premiers entretiens d’embauche après l’école avaient tous échoué pour cette raison.

Alex me disait que je ne pouvais que comprendre et accepter cette différence culturelle, sans pouvoir la changer.

Grâce aux efforts diplomatiques d’une amie originaire du même pays que Cristina, celle-ci accepta à contrecœur de me rencontrer. Notre entretien ressemblait à un dialogue entre Vénus et Mars : chaque phrase semblait répondre à une question que l’autre n’avait jamais posée.

Et c’est au cours de cet échange que je découvris, à ma grande stupeur, qu’une grande partie de ce qu’Alex m’avait dit jusque-là… n’était pas conforme à la réalité…

Le manuscrit chinois original de ce chapitre a été rédigé entre le 13 Avril et le 25 Avril 2023. Il relate des événements survenus en février 2012.